Déclaration liminaire - CDEN du 6 mars 2023

Les parents ont été nombreux à se manifester cette année avant la présentation du projet de carte scolaire en CDEN pour la rentrée prochaine.
Avant chaque CDEN, nous pouvons présenter les sujets que nous souhaitons voir abordés dans ce qu'on appelle une "déclaration liminaire".

DÉCLARATION LIMINAIRE - CDEN DU 6 MARS 2023

  Grâce à la transmission des courriels des représentants légaux du premier degré par la DSDEN, ce dont
nous remercions encore une fois Mr Waleckx; la FCPE 53 a pu, cette année enfin, contacter directement les
parents des écoles concernées par des fermetures de classe.
  Cela nous permet aujourd'hui de mieux assurer notre rôle de représentation. Toutefois nous ne pouvons
prendre connaissance des propositions de la carte scolaire, seulement qu’à la réception des documents
accompagnant l’invitation au CDEN. Le délai est donc court pour que nous puissions travailler dessus et le
faire en concertation avec les parents et le personnel des écoles. Nous pensons qu’il serait intéressant que nous
puissions siéger au premier groupe de travail, ainsi qu’aux CSA-SD, ce serait aussi une juste reconnaissance
de notre rôle de partenaire.
  Nous avons reçu des retours d’une douzaine d’écoles, avec des arguments souvent concordants, recoupant
largement nos précédentes prises de paroles. Ils peuvent se ranger dans les sept catégories suivantes.


Refus des classes trop nombreuses et multi-niveaux
   L'idée prévaut que les petits effectifs favorisent le calme et la concentration, donc la réussite éducative ;
que les classes multi-niveau à effectifs importants ne permettent pas de s'ajuster aux besoins de chaque enfant
– notamment dans les petites écoles, où les écarts d'âge au sein d'une même classe peuvent être considérables.
   Un parent synthétise : « Existe-t-il des études, des enquêtes, des statistiques prouvant que la suppression de
classe (et donc le regroupement d'élèves) apporte des données positives à l'établissement mais aussi et surtout
à l'apprentissage, l'éducation, l'épanouissement... de nos enfants ? »
   Le dédoublement des classes de GS, CP et CE1 en REP+ conforte l'hypothèse que des petites classes de
même niveau sont désirables pour assurer la réussite des élèves en difficultés. De surcroît, la charge de travail
d'un professeur qui doit assurer les enseignements dans des classes plus chargées et plus hétérogènes se trouve
nécessairement accrue : ce phénomène ne concourt-il pas à la désaffection du métier, au rejet de certains
postes et donc in fine à une détérioration du système éducatif ?
   Ne faudrait-il pas prendre aussi en compte le nombre prévisible des inclusions qui augmentent les effectifs
des classes dites ordinaires?


Non prise en compte des élèves à besoins éducatifs particuliers
   Dans le sens d'une inclusion que personne ne met en cause, nos écoles accueillent un nombre croissant
d'enfants allophones ou en situation de handicap. Ces derniers ne bénéficient pas tous de notifications (en
raison notamment des délais d'instruction), d'autres reçoivent des notifications « par défaut » (quand la
notification la plus souhaitable ne peut pas être suivie, par manque de places ici ou là), d'autres encore
reçoivent des notifications d'accompagnement humain qui ne peuvent pas être honorées. Dans tous les cas, les
parents pointent que ces enfants nécessitent une attention accrue, qui se fait au détriment des autres ; ou bien,
inversement, que leurs besoins spécifiques ne peuvent pas être correctement pris en compte ; ou encore que
des comportements inappropriés ne déstabilisent la classe. L'inclusion des élèves d'ULIS s'avère également
difficile dès lors que les effectifs se tendent.
   Préserver le nombre d'enseignants ne permettrait-il pas de mieux répondre à ces défis?

Effets du confinement et mesures sociales
   Ont-ils été évalués ? Se font-ils encore ressentir ? Si oui : quels efforts financiers sont aujourd'hui consentis par
l'Éducation Nationale pour y remédier de façon pérenne ? L'ajustement du nombre de postes à la démographie ne
semble pas du tout tenir compte de ces facteurs pourtant massifs. Des efforts de réparation sont-ils envisagés pour
l’avenir socio-économique et psychologique de tous les acteurs de l'Éducation Nationale tant adultes qu’élèves ?


Non prise en compte des toutes petites sections
   C'est un point qui demeure incompréhensible : alors qu'une scolarisation précoce paraît nécessaire pour
gommer les inégalités linguistiques et culturelles qui s'installent dès le plus jeune âge.
   Comment se fait-il que le système dissuade les écoles d'accueillir des enfants de deux ans ?


Perturbation de l'organisation pédagogique
   Les dynamiques des équipes et les projets éducatifs sont inévitablement affectés par les transferts contraints
de postes. Les décharges de direction peuvent être modulées de manière manifestement disproportionnée en
cas de suppression de postes : à Bono Campo, pour exemple, une fermeture de classe signifierait que la
décharge de direction passerait de 100 % à 50 %, pour une baisse de 4 % des élèves.
   Comment atténuer ces effets délétères, y compris dans les cas où la suppression de poste peut se justifier ?

Concurrence entre territoires urbains et ruraux
   Enfin, une démarche concertée avait été engagée en amont de la période covid afin de s'assurer que les
affectations de poste ne se fassent pas en défaveur des territoires ruraux et qu'elles soient bien conformes aux
projections démographiques. Il nous semblait que cette initiative s’était éteinte car nous n'en avions plus de
nouvelles. Nous notons avec satisfaction qu’un rapport d’étape de la convention ruralité a été évoqué dans le
PV du CDEN du 9 février dernier et nous serions heureux d’en connaître le contenu.